L'Algérie : Une économie enchaînée par la rente pétrolière

Rédigé le 06/09/2024
LeMag .africa

L'économie algérienne est prisonnière d'une spirale de dépendance aux hydrocarbures. Les tentatives de diversification souvent vantées par les dirigeants du pays peinent à produire des résultats tangibles. Les décisions économiques prises jusqu'à présent n'ont fait qu'accentuer les vulnérabilités structurelles du pays, mettant en péril son avenir économique.



Une économie captive de la rente pétrolière

La dépendance écrasante de l'Algérie aux hydrocarbures est flagrante. Entre 2018 et 2022, bien que les secteurs hors hydrocarbures représentaient 78 % du PIB, ils constituaient plus de 92 % des exportations. Cette situation expose l'économie du pays aux fluctuations des prix du pétrole et du gaz sur les marchés internationaux.

Les conséquences de cette dépendance sont multiples et sévères :

- L'Algérie dépend fortement des importations pour les biens de consommation et les équipements industriels, ce qui affaiblit la production locale.

- Le secteur industriel du pays est en déclin, incapable de rivaliser avec les produits importés.

- Les investisseurs étrangers montrent peu d'intérêt pour les secteurs non liés aux hydrocarbures, freinant la diversification économique.

Tentatives de diversification Aux résultats décevants

Malgré les déclarations officielles sur la nécessité de diversification, les résultats concrets restent maigres et décevants:

- Écosystème de Start-ups : L'émergence de start-ups est un signe positif, leur impact reste marginal sur l'économie globale.

  • Un cadre réglementaire instable et une bureaucratie excessive freinent le développement du secteur privé.

  • La baisse des investissements étrangers reflète un manque de confiance des investisseurs internationaux dans l'économie algérienne.

Opportunités ignorées

Malgré un tableau sombre, des opportunités que les décideurs algériens semblent ignorer :

  • BRICS et nouvelles sources de financement : L'adhésion à la banque de développement des BRICS offre des financements pour des projets d'investissement, mais peu d'initiatives concrètes ont été prises.

  • Le potentiel agricole du pays reste sous-exploité, alors qu'il pourrait réduire la dépendance alimentaire.

  • Le secteur touristique est prometteur, mais il demeure à ses débuts faute de politiques de développement adéquates.

Des défis cruciaux à relever

Avec une élection présidentielle imminente, les défis économiques deviennent cruciaux. Le prochain gouvernement devra s'attaquer à plusieurs problèmes majeurs :

  • Le chômage des jeunes est préoccupant et nécessite des mesures immédiates.

  • L'inflation réduit le pouvoir d'achat des ménages, aggravant les inégalités sociales.

  • Un déficit important greffe les finances publiques, nécessitant une gestion rigoureuse.

La diversification de l’économie algérienne est une chimère tant que les réformes structurelles profondes et une volonté politique forte ne seront pas mises en œuvre. L’Algérie doit impérativement se libérer de son obsession pour les hydrocarbures et se tourner vers des secteurs plus durables pour construire une économie résiliente et diversifiée.