L'Algérie poursuit son engagement actif auprès du Front Polisario dans le conflit du Sahara occidental, et ce malgré une série de revers diplomatiques qui fragilisent sa position. Cette obstination se manifeste notamment par la récente mission du président de l'assemblée populaire nationale algérienne, Brahim Boughali, à Accra, visant à contester la décision du Ghana de retirer sa reconnaissance de la (RASD).
Cette démarche diplomatique intervient dans un contexte où le Ghana, historiquement favorable aux mouvements de libération africains, a choisi de rompre ses relations avec la RASD. Une décision qui représente un coup dur pour le Front Polisario et son principal soutien, l'Algérie. Les autorités algériennes, par la voix de Boughali, ont vivement critiqué ce revirement, exhortant le Ghana à revenir sur sa position au nom des "droits des peuples" et de l'héritage de ses anciens dirigeants.
Le président Abdelmadjid Tebboune a récemment réaffirmé le soutien "indéfectible" de l'Algérie au Polisario, tout en reconnaissant implicitement les difficultés croissantes auxquelles fait face le mouvement séparatiste sur la scène internationale. Pour justifier cette position, Tebboune s'appuie sur l'inscription de la question sahraouie au Comité de décolonisation des Nations Unies, bien que cette référence masque mal l'isolement diplomatique grandissant du Polisario.
L'engagement algérien dans ce conflit, qui dépasse le cadre d'un simple soutien diplomatique, révèle des motivations plus profondes, mêlant considérations historiques et calculs géopolitiques. En effet, tout en affirmant publiquement n'être qu'un "observateur", l'Algérie continue d'apporter un soutien logistique et politique substantiel au Polisario, illustrant ainsi le décalage entre son discours officiel et ses actions sur le terrain.
Cette politique de soutien inconditionnel au Polisario, maintenue contre vents et marées, semble de plus en plus difficile à justifier face aux évolutions de la scène internationale et régionale. Elle témoigne d'une stratégie algérienne qui, sous couvert de défense du droit à l'autodétermination, vise surtout à préserver ses intérêts géostratégiques dans la région, au risque d'un isolement diplomatique croissant.