Une nouvelle tempête judiciaire secoue le secteur pétrolier libyen. Farhat Omar Bengdara, président de la National Oil Corporation (NOC), se retrouve au cœur d'une polémique qui pourrait ébranler les fondations mêmes de l'industrie pétrolière du pays. Une plainte récemment déposée remet en question la légalité de sa nomination en juillet 2022, l'accusant de détenir un passeport émirati.
Cette affaire, qui s'ajoute à deux plaintes antérieures, prend racine dans un jugement de la cour d'appel de Tripoli attestant la nationalité émiratie de Bengdara. Or, la législation libyenne est claire : la double nationalité est prohibée, et les postes publics sont réservés aux seuls citoyens libyens.
Les implications de cette affaire dépassent largement le cadre personnel de Bengdara. Si sa nomination était jugée illégale, c'est tout l'édifice des politiques et accords conclus sous son mandat qui pourrait s'effondrer. Le gouvernement libyen pourrait même se voir contraint de mener une chasse aux sorcières pour débusquer et évincer tous les binationaux occupant des postes publics.
Cette situation n'est pas sans rappeler le précédent de 2016, où Ali Tarhouni avait été écarté de la présidence de la Commission de rédaction de la Constitution libyenne en raison de sa double nationalité américaine.
L'issue de cette affaire pourrait avoir des répercussions considérables sur l'industrie pétrolière et gazière libyenne, pilier de l'économie nationale. Dans un pays où le pétrole est roi, la stabilité du secteur est cruciale pour l'avenir économique et politique de la Libye.