David Lammy, ministre britannique des Affaires étrangères, effectue sa première tournée africaine au Nigeria et en Afrique du Sud pour impulser une "nouvelle approche" des relations britannico-africaines. Cette initiative marque la volonté de Londres de reprendre pied sur un continent devenu un enjeu majeur des relations internationales.
Le nouveau chef de la diplomatie britannique a entamé dimanche 3 novembre une visite officielle dans deux poids lourds du continent : le Nigeria et l'Afrique du Sud. Ces anciennes colonies britanniques anglophones constituent la première étape d'une stratégie de réengagement plus large. Le gouvernement britannique lance un processus de consultation de cinq mois pour redéfinir ses relations avec l'Afrique, plaçant le respect mutuel et le partenariat au cœur de cette démarche. Un changement notable après des années d'absence de politique africaine claire.
Cette offensive diplomatique s'explique par l'importance croissante du continent africain. Selon le FMI, l'Afrique fournira la majorité des nouveaux travailleurs mondiaux dans la prochaine décennie. Le continent regorge également de ressources stratégiques, notamment en énergie solaire et éolienne, en minéraux essentiels et en terres arables.
Londres doit désormais composer avec de nouveaux acteurs influents en Afrique. La Chine s'est imposée comme le premier partenaire commercial de nombreux pays africains, tandis que la Russie étend son influence via la coopération militaire. Les pays du Golfe et la Turquie ont également émergé comme des acteurs économiques et militaires majeurs sur le continent.
Le Royaume-Uni conserve néanmoins un avantage significatif avec le Commonwealth, qui continue d'attirer même des pays sans lien colonial historique. Le Rwanda, le Togo et le Gabon ont ainsi rejoint l'organisation, tandis que l'Angola a déposé sa candidature.
La visite de David Lammy ravive cependant le débat sur les réparations liées au passé colonial britannique. Si Tony Blair avait exprimé des regrets en 2007, Londres n'a jamais présenté d'excuses officielles pour son rôle dans la traite négrière, une question qui reste épineuse dans les relations entre le Royaume-Uni et ses anciens territoires africains.