Dans un spectacle affligeant pour la démocratie, la Tunisie et l'Algérie orchestrent des élections présidentielles qui s'apparentent davantage à une mascarade qu'à un véritable processus démocratique. Ces deux pays du Maghreb, autrefois porteurs d'espoir pour la région, sombrent dans des pratiques autoritaires alarmantes.
Tunisie : Une commission électorale aux ordres
En Tunisie, berceau du Printemps arabe, la commission électorale vient de porter un coup fatal aux aspirations démocratiques du pays. Sur les 17 candidats à l'élection présidentielle du 6 octobre, seuls trois ont été retenus : Kaïs Saied, Zouhair Magzhaoui et Ayachi Zammel. Cette sélection drastique soulève de sérieuses questions sur l'intégrité du processus.
Plus inquiétant encore, 14 candidats, dont des figures politiques de premier plan telles que Safi Saïd, Mondher Znaidi, Imed Daimi et Abdel Latif Mekki, ont été disqualifiés sans aucune justification. Cette décision arbitraire témoigne d'une volonté manifeste de contrôler l'issue du scrutin, bafouant ainsi les principes fondamentaux de la démocratie.
Algérie : Répression et fraude électorale
La situation n'est guère plus reluisante en Algérie, où l'élection présidentielle du 7 septembre s'annonce comme une farce judiciaire. Dans un pays encore marqué par les manifestations du Hirak, les autorités ont choisi la voie de la répression.
Trois candidats à la présidence ont été placés sous contrôle judiciaire, tandis que 68 personnes, dont des élus, croupissent en prison pour des accusations de fraude électorale. Le régime algérien, sous couvert de lutter contre la corruption, semble déterminé à étouffer toute voix dissidente.
Les arrestations massives, liées à de prétendues "ventes de signatures", révèlent l'ampleur de la manipulation en cours. Le pouvoir en place cherche visiblement à éliminer toute opposition crédible, transformant l'élection en une simple formalité pour maintenir le statu quo.
Un schéma inquiétant pour le Maghreb
Ces deux pays, qui avaient suscité tant d'espoirs lors des soulèvements populaires de la dernière décennie, semblent aujourd'hui emprunter le même chemin autoritaire. Les similitudes entre leurs approches sont frappantes :
1. Restriction drastique du champ des candidats
2. Utilisation abusive du système judiciaire pour éliminer les opposants
3. Opacité des processus de sélection et de disqualification
4. Mépris flagrant pour la volonté populaire et les principes démocratiques
Cette dérive autoritaire commune menace non seulement l'avenir politique de la Tunisie et de l'Algérie, mais aussi la stabilité de toute la région du Maghreb. Elle soulève de graves inquiétudes quant à l'état de la démocratie dans ces pays et aux perspectives d'un véritable changement politique.
Alors que ces nations s'apprêtent à organiser des élections qui ne sont que l'ombre d'un véritable processus démocratique, la communauté internationale ne peut rester silencieuse. Il est temps d'appeler ces régimes à rendre des comptes et d'exiger le respect des droits fondamentaux et des principes démocratiques au Maghreb.