La répression s'intensifie en Algérie. Macron dénonce l'arrestation de Boualem Sansal

Rédigé le 06/01/2025
LeMag .africa


Le président français Emmanuel Macron a critiqué le gouvernement algérien, dénonçant l'arrestation et la détention de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Dans un discours devant les ambassadeurs français à l'Élysée, il a déclaré que "l'Algérie entre dans une histoire qui la déshonore".

L'affaire Sansal symbolise la répression croissante de la liberté d'expression en Algérie. L'écrivain de 75 ans a été arrêté le 16 novembre à l'aéroport d'Alger. Il est détenu pour "atteinte à la sûreté de l'État". Cette accusation, basée sur l'article 87 bis du code pénal algérien, est un prétexte pour museler les voix critiques du régime.

Le cas de Sansal n'est pas isolé. Il s'inscrit dans une tendance inquiétante de censure et de répression touchant artistes, journalistes et intellectuels en Algérie. Le roman "Houris" de Kamel Daoud, lauréat du prix Goncourt, a été interdit au Salon international du livre d'Alger, tandis que la maison d'édition Koukou subit des pressions judiciaires.

Face à cette situation alarmante, Macron a appelé "instamment" à la libération de Sansal, qualifiant l'écrivain de "combattant de la liberté". Le président français a souligné l'absurdité d'empêcher "un homme gravement malade de se soigner", mettant en lumière le traitement inhumain infligé à Sansal.

La réaction du gouvernement algérien a été défensive. Le président Abdelmadjid Tebboune a qualifié Sansal d'"imposteur" envoyé par la France, une accusation soulignant la paranoïa et l'autoritarisme du régime.

Cette affaire met en évidence la fragilité des relations franco-algériennes, déjà tendues par des désaccords historiques et géopolitiques. Elle révèle l'hypocrisie d'un pouvoir algérien qui prétend défendre la souveraineté nationale tout en bafouant les droits fondamentaux de ses citoyens.

L'arrestation de Sansal et la répression des voix dissidentes en Algérie sont un affront aux valeurs démocratiques et aux droits humains. Il est crucial que la communauté internationale se joigne à Macron pour exiger la libération immédiate de Sansal et de tous les prisonniers d'opinion. Ne rien dire face à ces violations conforterait le régime algérien dans sa dérive autoritaire.


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