L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 75 ans, a été interpellé le 16 novembre à l'aéroport d'Alger. Son arrestation, confirmée par l'agence officielle APS, suscite l'inquiétude de la France et la mobilisation du monde littéraire.
L'arrestation de Boualem Sansal a eu lieu samedi 16 novembre à son arrivée à l'aéroport d'Alger, alors qu'il revenait de France. L'information a été confirmée le 22 novembre par l'agence de presse officielle algérienne APS. L'écrivain, naturalisé français en 2024, est actuellement en garde à vue et devrait comparaître prochainement devant un juge.
Si les autorités algériennes n'ont pas communiqué officiellement sur les motifs de l'arrestation, des propos récents de l'écrivain sur les frontières historiques entre le Maroc et l'Algérie, tenus au média Frontières, semblent être en cause. Ces déclarations pourraient lui valoir des accusations d'"atteinte à l'intégrité nationale" selon le code pénal algérien.
La situation de l'écrivain suscite de vives réactions. Emmanuel Macron s'est dit "très préoccupé", assurant que les services de l'État français sont pleinement mobilisés. La maison d'édition Gallimard a réclamé sa "libération immédiate". Des personnalités littéraires comme Kamel Daoud, Prix Goncourt 2024, qui a qualifié Sansal de "frère", et Yasmina Khadra ont également exprimé leur indignation.
Cette arrestation intervient dans un climat diplomatique déjà tendu entre la France et l'Algérie, particulièrement depuis le soutien de Paris en juillet au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental. Boualem Sansal, connu pour ses positions critiques envers le pouvoir algérien et l'islamisme, se trouve au cœur de ces tensions diplomatiques.