La Russie accélère son offensive diplomatique et économique en Afrique, multipliant les initiatives pour renforcer son influence sur le continent. En 2023, Moscou a fourni plus de 5 milliards de dollars d'armement à plusieurs pays africains, dont l'Algérie et l'Égypte, confirmant sa position de premier fournisseur d'équipements militaires dans la région.

Sur le terrain, le groupe Africa Corps, successeur de Wagner, maintient une présence militaire active, notamment en République centrafricaine et au Sahel, où les forces russes assurent la protection de sites stratégiques et la formation des armées locales.

Dans le domaine énergétique, le géant nucléaire Rosatom développe plusieurs projets d'envergure, dont la centrale d'El-Dabaa en Égypte, financée à 85% par des fonds russes. Parallèlement, des entreprises comme Alrosa, Loukoïl et Rusal intensifient leurs activités d'extraction de diamants, de pétrole et de bauxite à travers le continent.

Vladimir Poutine accompagne cette expansion d'un discours anti-occidental qui trouve un écho favorable auprès de certains dirigeants africains. Le président russe dénonce régulièrement le "néocolonialisme occidental" et promeut l'émergence d'un ordre mondial multipolaire.

Si cette stratégie permet à la Russie de contourner son isolement diplomatique, des observateurs s'interrogent sur la viabilité à long terme de ces partenariats, particulièrement dans le contexte du conflit ukrainien. Certains critiquent également une approche privilégiant les relations avec les élites plutôt qu'un développement économique durable.