Surendettement en Afrique : Le continent pris au piège d'une spirale financière en 2024

Rédigé le 23/10/2024
LeMag .africa


La crise de la dette en Afrique a atteint un point critique, plaçant de nombreux États du continent dans ce que le rapport Mo Ibrahim qualifie de véritable "camisole financière". Cette situation alarmante n'est pas le fruit du hasard, mais plutôt le résultat d'une confluence de facteurs destructeurs : l'inflation galopante, la flambée des prix de l'énergie, l'effondrement des cours des matières premières, les conflits armés persistants, les impacts croissants du changement climatique, et une gouvernance souvent défaillante.

Pour comprendre l'ampleur de cette crise, il suffit de regarder la Zambie, devenue un cas d'école. En 2020, sa dette publique a atteint le niveau vertigineux de 129% du PIB, forçant le pays à se déclarer en situation d'insolvabilité suite à la pandémie de Covid-19. Le Ghana n'est pas en reste, ayant dû suspendre le service de sa dette fin 2022, avec un fardeau écrasant de 45 milliards de dollars américains. D'autres nations comme le Tchad, l'Éthiopie, le Malawi, le Kenya, l'Angola et le Mozambique se retrouvent également dans une situation précaire, contraintes de négocier avec les institutions financières internationales.

Dans ce paysage complexe, le FMI, majoritairement financé par les pays occidentaux, se positionne comme un acteur clé, proposant une aide financière qui vient toutefois avec son lot de conditions. Ces réformes structurelles imposées provoquent souvent des tensions sociales, comme on a pu le constater au Kenya. La Chine, devenue le principal créancier du continent, joue également un rôle déterminant, militant pour une réforme des banques multilatérales de développement qui refléterait mieux les réalités économiques actuelles.

Plus préoccupant encore, les pays africains doivent composer avec des préjugés tenaces sur les marchés financiers internationaux. Cette discrimination se traduit par une "prime aux préjugés" estimée à 4,2 milliards de dollars par an, alourdissant davantage le fardeau de leur dette. Pourtant, comme le souligne Kristina Georgieva, directrice du FMI, l'espoir persiste. L'Afrique, avec sa population jeune et talentueuse, possède un potentiel immense qui pourrait, avec le soutien approprié, transformer ces défis en opportunités de développement.