L'Afrique subsaharienne fait face à une crise de la dette historique, aggravée par l'escalade des taux d'intérêt et un niveau de surendettement alarmant. Dans le sillage de la crise économique mondiale de 2007-2009, les nations africaines, encouragées par le Fonds Monétaire International (FMI), ont opté pour des emprunts à faible coût. Cette stratégie a donné lieu à un essor économique éphémère. Cependant, la baisse des prix des matières premières et les répercussions de la pandémie de Covid-19 ont fortement impacté les revenus en devises étrangères, poussant ces pays à emprunter davantage. Cette situation a déclenché une spirale d'endettement préjudiciable aux infrastructures vitales, aux systèmes de santé et aux secteurs éducatifs.

La Banque mondiale tire la sonnette d'alarme : 22 pays africains sont désormais à haut risque de surendettement, avec une dette publique qui a atteint 1 800 milliards de dollars en 2022, soit une hausse vertigineuse de 183 % depuis 2010. Des initiatives de restructuration de la dette sont en cours pour 40 pays africains, impliquant des créanciers publics occidentaux et la Chine. Toutefois, les prêteurs privés montrent une certaine réticence à s'engager dans ces démarches. La Chine, principal créancier avec 11 % de la dette africaine, joue un rôle clé dans ce contexte.

L'exemple de la Zambie illustre parfaitement les difficultés liées à la restructuration de la dette. La hausse des taux d'intérêt a provoqué une instabilité monétaire et une inflation, frappant de plein fouet les couches les plus pauvres de la population. Il est donc crucial d'adopter une approche prudente dans les emprunts, afin de soutenir le développement économique et social, sans négliger les investissements essentiels dans les domaines de l'infrastructure, de la santé et de l'énergie.