L'Algérie et le Maroc s'affrontent devant l'Assemblée générale des Nations Unies

Rédigé le 06/11/2023
LeMag .africa


Lors d'une session de la quatrième commission de l'Assemblée générale des Nations Unies, la délégation algérienne a évoqué la question des droits de l'homme au Sahara et a appelé à ce que la surveillance des droits de l'homme soit incluse dans le mandat de la mission de la MINURSO. Mais cette proposition avait déjà été rejetée par le Conseil de sécurité dans sa dernière résolution, qui prolongeait d'un an le mandat de la mission. La délégation marocaine a habilement réorienté le débat vers la responsabilité de l'Algérie dans le conflit et les conditions dans les camps de Tindouf.

En réponse aux critiques des représentants algériens, la diplomate marocaine Mouna Ouazzani a accusé l'Algérie d'utiliser des arguments relatifs aux droits de l'homme pour ternir l'image du Maroc tout en ignorant ses propres violations des droits de l'homme dans les camps de Tindouf. Ouazzani s'est demandé pourquoi l'Algérie, en tant que pays hôte des camps, n'avait pris aucune mesure pour améliorer la situation là-bas, comme l'exigeait le Conseil de sécurité, et pourquoi elle avait refusé d'autoriser un recensement de la population. Elle a fait valoir que le refus de l'Algérie d'autoriser un recensement était probablement dû à la crainte de révéler les atrocités commises dans les camps. Le texte suggère en outre que la réalisation d'un recensement sous la supervision des Nations Unies révélerait les activités frauduleuses du groupe "Polisario", qui aurait peuplé les camps avec des individus sans lien avec la population sahraouie des pays voisins. Cet expert en relations internationales, Mohammed Badine El Yattitoui, souligne les appels répétés du Conseil de sécurité à l'Algérie dans ses résolutions comme des points positifs pour le Maroc.

Il convient de noter que la résolution du Conseil de sécurité a été adoptée avec 13 voix favorables, dont celles de quatre pays membres permanents : les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Chine. La Russie s'est toutefois abstenue lors du vote, arguant que le texte, rédigé par la diplomatie américaine, manquait d'équilibre. Moscou a plaidé pour des « négociations directes » entre le Maroc et le « Polisario », contrairement à ce que préconise la résolution, à savoir la priorité aux tables rondes impliquant l'Algérie.